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Episode 98: The Secret Life of Josephine Baker - Josephine, la cible

By Duolingo on Tue 24 Oct 2023

Josephine puts down roots in her beloved France while trying to find her place as an artist as the world teeters toward war. With Ariana DeBose.

How to Listen

Listen free on Apple Podcasts or wherever you listen to podcasts.

Transcript

Ariana: Hi, listeners! A quick note before we begin. This season of the Duolingo French Podcast is serialized. So if you haven’t heard the previous episodes yet, go back and listen to them first. Also, please know that this episode describes scenes of racial violence and hate that may be difficult for some to hear.

Ariana: It was the early 1930s in Munich, and Josephine was three weeks into her latest tour. But, unlike her previous shows in Europe, things were not going well. Onstage, Josephine kept dancing… But when she finished her act, Josephine didn’t show any emotion at all. She simply walked off the stage. The hate, la haine, was getting to her.

Josephine: Pour la première fois de ma carrière en Europe, je sentais une haine dirigée contre moi. Contre moi, Josephine Baker ! Je connaissais cette sensation : j’avais connu ce genre de racisme. Mais là, il y avait quelque chose de plus. Ils n'aimaient pas ma danse, mon art, ma liberté d'être moi-même ! C’était un grand choc pour moi. Ce voyage était un désastre.

Ariana: Josephine hurried to leave the theater. But when she stepped onto the street, two German police officers were waiting for her. They stared at Josephine with stern eyes and thin, pressed lips. Silently, one of them handed her a piece of paper, in German and English. Josephine read it and looked up, stunned.

Josephine: La police de Munich avait décidé d’interdire mon spectacle. Je ne pouvais pas le croire. Selon eux, mon spectacle pouvait mettre en danger la morale publique et causer des problèmes. Alors, je n’avais plus le droit de monter sur scène. On m’enlevait le droit de danser, de chanter, de m’exprimer ! Comme si une simple danse pouvait représenter un danger ! J’étais tellement en colère. Mes amis m’avaient dit de ne pas venir en Allemagne. Et maintenant, je réalisais que tout ce qu'ils m’avaient dit était vrai.

Ariana: A new political party had gained influence in Germany, led by a man named Adolf Hitler. In his speeches, Hitler spewed hatred primarily against Jewish people, but also against anyone he considered not to be of the “pure” German race… Black people, disabled people, queer folks… But Josephine refused to be intimidated.

Josephine: J'avais des fans dans toute l'Europe. Alors s'ils ne voulaient pas de moi en Allemagne, c’était leur problème. Je savais que la France m'attendait. Paris m’attendait. Les théâtres et mes fans m’attendaient. Personne n'allait m'empêcher de faire ce que j'aimais : danser, chanter, apporter de la joie. On n'arrête pas si facilement Josephine Baker !

Ariana: Bienvenue and welcome to the Secret Life of Josephine Baker, a special serialized season of the Duolingo French Podcast — I’m your host, Ariana DeBose. In this six-part series, we’re diving into the incredible story of Josephine Baker. Our characters will be using intermediate French, and I’ll be chiming in for context in English. You can follow along with full transcripts at podcast.duolingo.com. And now, Episode 3: Josephine: The Target.

Ariana: After her disastrous tour, Josephine needed to rest and recharge. And she knew the perfect spot: Le Château des Milandes, her countryside retreat, where she could tune out tense politics and bigotry. It was in Dordogne, a sleepy region in southwest France known for its lush landscapes, steep cliffs and castles.

Josephine: Le château des Milandes, c’est un endroit magnifique. C’est un château de la Renaissance, entouré par un jardin à la française. À travers ses grandes fenêtres, on peut admirer la vallée de la Dordogne, avec son fleuve et ses collines vertes. Dès que j’arrive là-bas, j’ai un sentiment de paix intérieure et de beauté. Quand je suis entourée par la nature, je me sens bien. C’est l’endroit parfait pour venir me reposer entre deux spectacles, et pour inviter tous mes amis.

Ariana: Josephine reached the chateau’s tall gate. She breathed in the country air. Then she went straight to see her animals. In the garden, Bonzo the Great Dane was running after the ducks, while the goats basked in the sun. In the parlor, Chiquita the cheetah stretched lazily on a sofa.

Josephine: Dès que je voyais mes animaux, je me sentais bien, et en paix ! Ce sont les meilleurs compagnons. Dernièrement, à cause du fascisme, les nouvelles étaient très inquiétantes. J’étais triste, et en colère. Mais en voyant mes animaux, j’ai décidé que je n’allais pas déprimer. La vie continuait, et j’allais sourire à la vie ! Il était temps d’organiser une petite fête aux Milandes.

Ariana: Josephine called up her closest friends to invite them to a dinner party at Les Milandes. As her guests arrived, she welcomed them with glasses of champagne.

Josephine: Mon cuisinier avait préparé un repas magnifique, et la table était très élégante, avec des assiettes en porcelaine, des verres en cristal et de belles bougies. Je voulais que mes invités se détendent et s’amusent, qu’ils oublient tous les problèmes. Tout ce que je voulais, c’était qu’on soit ensemble ! Pendant cette période difficile, je voulais apporter un peu de bonheur et de joie à mes amis.

Ariana: But despite Josephine’s best efforts to keep the champagne flowing and spirits high, the conversation kept turning serious and heavy. People were worried about Hitler, who was now officially in command of Germany. He seemed to have ambitions to invade, envahir, other countries.

Male guest: Il paraît qu’Hitler veut envahir d’autres pays comme l’Autriche et la Pologne.

Female guest: Vous pensez qu’il s’arrêtera là ? Moi, je ne crois pas… Cet homme est un fou et un tyran. Il veut que toutes les personnes qui ne sont pas de « race pure », comme il dit, disparaissent…

Male guest: Et dire que certains Français sont d’accord avec lui… Quelle horreur !

Ariana: Back in Paris, the political climate meant that fewer people were in the mood to go to music hall shows. But Josephine felt it was essential to keep performing… to give people some moments of joy and not lose hope about the future. Soon she had a starring role in a new show at the theater where she first danced in her famous banana skirt. But this show was going to be completely different.

Josephine: Le spectacle allait être très glamour et sophistiqué. Je porterais une longue robe très chic, et je serais entourée par mes danseurs et mes danseuses. C’était quelque chose de très spécial de revenir aux Folies Bergère pour diriger mon propre spectacle. La ceinture de bananes m’avait rendue célèbre, mais maintenant, j’étais connue pour bien plus que ça.

Ariana: When she showed up for the first day of rehearsals, Josephine was relieved to find some fans waiting for her at the theater entrance, as usual.

Josephine: Quel bonheur de retrouver mes fans français ! J’ai toujours dit que les gens avaient besoin de musique, de danse et de rire dans la vie, même dans les moments difficiles. Plus que jamais, j’étais décidée à offrir ce cadeau à mon public.

Ariana: One evening, after rehearsal, Josephine headed to one of her favorite cafés with her new dance partner, a tall, handsome man named Frédéric Rey. Fred was a gay performer from Austria, and had quickly become one of Josephine’s closest friends. Fred smiled at Josephine across the table, but she noticed that his eyes seemed worried.

Josephine: Tout va bien, Fred ?

Fred: Josephine, je dois te montrer quelque chose. J’ai beaucoup hésité à t’en parler, mais je crois que c’est important que tu sois au courant…

Josephine: Qu’est-ce qu’il y a, Fred ? Je préfère tout savoir, même si c’est une mauvaise nouvelle. Dis-moi ce qui se passe, s’il te plaît… Je peux tout entendre.

Ariana: Fred had difficult news to share. He pulled a piece of paper out of his pocket and handed it to Josephine. It was a yellowed leaflet. A drawing of Josephine's face was printed in the middle.

Josephine: La brochure était écrite en allemand, donc je ne comprenais rien. Tout ce que je voyais, c'était un dessin de mon visage au milieu. Et il y avait d’autres dessins d’artistes noirs ou juifs. Je sentais que c’était inquiétant…

Ariana: Fred explained that a friend had brought this back from Berlin. Pamphlets like these were beginning to circulate and artists wanted to warn each other. This one was issued by the Nazi propaganda minister, Joseph Goebbels. He was raging against so-called “representatives of degenerate art, l’art dégénéré.”

Josephine: Range ça, Fred ! Le racisme, je connais, merci. Je ne veux rien savoir de cette propagande pleine de haine.

Fred: Mais Jo, écoute-moi ! Cet homme attaque tous les artistes qu’il appelle « dégénérés ». Et il mentionne ton nom directement. Je suis très inquiet, Jo. Je sais que tu as vécu des choses difficiles à Munich. Mais là, c’est différent. Tu as une cible dans le dos.

Ariana: Josephine took the pamphlet and looked at her picture. She knew her friend was right. She had a target, une cible, on her back. And the Third Reich didn’t hesitate to deal with threats.

Josephine: Je me demandais pourquoi mon existence dérangeait autant cet homme. Tout ce que je voulais, c’était apporter de la joie aux gens avec mon art. Moi, mes danses et mes chansons, nous lui faisions si peur que ça ? En quoi était-ce dangereux ? Être une artiste, une artiste noire, ce n’est pas un crime !

Ariana: Josephine had left her hometown of St. Louis, then the entire United States to escape racism and live with more freedom. But now both Germany and Italy were under fascist rule, with leaders who had their eyes on other parts of Europe. Josephine felt like there was no place left to go.

Josephine: Mon rêve, c’était que les personnes de toutes les origines et de toutes les religions vivent en harmonie, avec leurs différences. Je voulais que les femmes soient libres de réaliser leurs rêves de carrière, et qu’on soit tous libres d’aimer qui on veut. Mais toutes ces idées étaient interdites par le Nazisme. Pour les Nazis, mon existence même était un crime. Et je n’étais pas la seule : des millions de personnes étaient en danger.

Ariana: Josephine’s freedom, her fellow artists, her friends, the career that she’d worked so hard to build… all of it was at risk. It became clear to Josephine that she couldn’t escape this spreading hate. The only thing left to do was fight back.

Josephine: Un sentiment a commencé à grandir à l’intérieur de moi : le désir de me battre contre cette haine, de dire non, de résister.

Ariana: Josephine had chosen France as her home, the French people as her family. She wanted to protect them… but she wondered what she could do, as a performer.

Josephine: J’ai réalisé que depuis toujours, être sur scène, ça avait été ma façon de donner de l’amour, et de la joie. Ça avait été le combat de ma vie. Parce que la joie, c’est une forme de résistance. Personne ne pouvait nous enlever notre joie, et surtout pas les Nazis. Je n’allais pas leur faire ce cadeau. Alors j’allais continuer ce que j’avais toujours fait, et ce que je faisais le mieux : être une artiste.

Ariana: Within a few short years, tension broke into war. In September 1939, Nazi troops invaded Poland. The move shocked Europe, and France and Britain quickly declared war on Germany. The French government feared the Nazi forces would broaden their attack, so they began to send thousands of soldiers, des soldats, to the border. It was called “the Maginot Line”, la ligne Maginot.

Josephine: Voir la France, mon pays d’adoption, se préparer à la guerre, ça me rendait tellement triste. J’avais peur de ce que ça voulait dire. J’ai pensé à tous ces soldats français qui étaient partis sur la ligne Maginot. Ils allaient peut-être risquer leur vie pour notre liberté. Ils allaient peut-être mourir. En les voyant se préparer au combat, j’ai pris une décision : j’irais chanter pour eux. Les Allemands ne voulaient pas que je chante, alors je chanterais à la frontière ! J’allais faire un spectacle sur la ligne Maginot pour apporter un peu de joie à ces soldats.

Ariana: A few weeks later, Josephine traveled to the border to perform for the troops. She stepped onto the stage, and faced a sea of pale, frightened faces, bracing for battle.

Josephine: Des spectacles, j’en avais fait des centaines. Mais celui-là était différent. La France vivait une période très difficile de son histoire. Ce spectacle était né dans la guerre, et pourtant, il était plein de joie et d’espoir. Dans le public, j’ai vu tous ces hommes en uniforme, parfois très jeunes, me regarder avec des étoiles dans les yeux. C’est là que j’ai compris combien ce que je faisais était important. J’avais une grande responsabilité.

Josephine: Messieurs ! À vous qui vous battez pour la France, je veux vous chanter… Le Temps des cerises.

Ariana: Josephine channeled every ounce of joy in her body. She saw the soldiers’ faces brighten into smiles. It was like a ripple of hope had spread across the crowd.

Josephine: Pendant un court instant, je les ai vus sourire. Il y avait de la joie sur leurs visages. Malgré la peur, malgré le doute, malgré la douleur, il y avait de la joie. Ce jour-là, j’ai chanté pour donner du courage aux soldats, mais aussi pour me donner du courage à moi-même. Je me sentais prête à me battre pour ce pays qui était le mien.

Ariana: A few days later, Josephine was back at her villa outside Paris. She was in the garden, gathering snails in a bucket to feed her ducks. But she couldn’t stop thinking about the soldiers on the front line.

Josephine: Je voulais faire plus, quelque chose de radical et de courageux. Mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Chanter pour les soldats, c’était bien, mais ce n’était pas suffisant. En tant qu’artiste, je me sentais inutile dans cette guerre. Comment pouvais-je combattre le Nazisme et protéger mon pays d'adoption ?

Ariana: Just then, the bell rang at the gate. It was a visitor, someone she had never met before. Josephine hesitated to let him in. Everyone was on edge since France had declared war.

Josephine: Euh… Bonjour Monsieur…

Jacques Abtey: Bonjour, Madame Baker. Je m’appelle Monsieur Fox.

Ariana: Josephine suddenly felt nervous. But she didn’t want to let on, in case this mystery visitor had come to make trouble.

Josephine: « Monsieur Fox »… C’était un nom bien mystérieux. Qui était cet homme ? Était-il venu pour me faire du mal ? Est-ce que j’étais en danger ? Ce qui était sûr, c’est que cette rencontre allait tout changer.

Ariana: “The Secret Life of Josephine Baker” is inspired by the true story of Josephine’s rise to fame and life as a spy. Tune in next time for Episode 4, when Josephine discovers the real identity of Monsieur Fox.

This story was produced by Justine Hagard and Lorena Galliot.

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The Duolingo French Podcast is produced by Duolingo and Adonde Media. I’m your host, Ariana DeBose, thanks for listening!

Credits

This episode was produced by Duolingo and Adonde Media.

Host: Ariana DeBose
Josephine Baker: Clarisse Caplan
Other voice actors: Edouard Dossetto, Lambert Bastar, Valentin Thierry, Jeremy Davis, Joseph Dwyer, Guillaume Villiers-Moriamé, Romane Colonna, Boris Bégard, Gaspard Baumhauer, Bérénice Olivares and Yoachim Fournier-Benzaquen.
Producer: Justine Hagard
Lead Producer: Lorena Galliot
Historian: Hanna Diamond
Sensitivity Reader: Edna Otuomagie
Senior Editor: Laura Isensee
Managing Editor: David Alandete
Production Manager: Román Frontini
Production Coordinator: Nicolas Sosa
Mixing & Sound Design: Martine Chaussard
Original Music: Chanell Chrichlow
Mastering Engineer: David De Luca
Executive Producer/Editor: Martina Castro