Growing up in Cameroon, Euphrasie Mbamba spent a lot of time on her grandfather’s cacao farm. But it wasn’t until she moved to Belgium that she tasted chocolate for the first time, and understood the power of the fruits from her childhood.
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Transcript
Ngofeen: It was 1992 and ten-year-old Euphrasie Mbamba was living with her grandparents in a small village in Central Cameroon. She spent her days going to school, playing with her cousins, and exploring her grandparents’ land, a cacao farm, une plantation de cacao.
Euphrasie: J’adorais passer mes journées dans la plantation. Il y avait des arbres partout. Entre les feuilles, je pouvais apercevoir les fruits du cacao. Ils étaient très gros, un peu comme des noix de coco. Et surtout, ils étaient très colorés : orange, verts, mauves.
Ngofeen: Euphrasie knew better than anyone what to do with the fruits of the cacao trees. Especially with those big, fleshy white beans, les fèves, inside the fruits. One of her favorite activities was to play a special game of marbles, un jeu de billes.
Euphrasie: Je pouvais passer des heures avec les fèves de cacao, toute seule ou avec mes cousins. Par exemple, nous faisions des trous dans la terre et nous jouions à jeter les fèves dans le trou. C’était un peu comme un jeu de billes.
Ngofeen: For Euphrasie, the cacao beans were just that: a special toy that grew on trees on her grandparents’ farm. She had no idea what happened to them after her grandfather packed them in huge bags and hauled them away. She had never seen, or tasted, actual chocolate…
Euphrasie: Chaque fois que mon grand-père allait au marché avec les sacs de fèves, je lui demandais : « Qu’est-ce que tu vas faire avec mes jouets ? ». Je ne savais pas que 20 ans plus tard, sur un autre continent, j’allais passer ma vie à travailler avec ces fèves… et le chocolat.
Ngofeen: Bienvenue and welcome to the Duolingo French Podcast — I’m Ngofeen Mputubwele. Every episode, we bring you fascinating true stories to help you improve your French listening and gain new perspectives on the world. The storyteller will be using intermediate French and I will be chiming in for context in English. If you miss something, you can always skip back and listen again — we also offer full transcripts at podcast.duolingo.com.
Ngofeen: Growing up with her grandparents, Euphrasie saw her grandfather carry on a tradition that had been in the family for generations. From dawn to dusk, he cultivated and protected his cacao harvest. But no matter how hard he worked, it was tough to make a living on the farm.
Euphrasie: Ma famille vivait de la culture des fèves de cacao. Mon grand-père travaillait très dur pour toute la famille. C’était un bon vendeur mais il gagnait très peu.
Ngofeen: When Euphrasie was two years old, her mom moved to Europe to work, so she could send her family money from abroad. Meanwhile, Euphrasie stayed behind, with her grandparents, who raised her. Then when she turned ten in 1992, her family shared some important news: she would be moving to Brussels, the capital of Belgium, to live with her mother.
Euphrasie: Je me souviens de mon arrivée en Belgique. C’était l'hiver ; il faisait très très froid. Mon premier jour à l'école, il a neigé. C’était la première fois que je voyais la neige. Les trottoirs étaient glacés. Les gens marchaient très vite. Ils portaient des vêtements chauds et ils regardaient le sol.
Ngofeen: It wasn’t just the weather that made Belgium very different from Cameroon. Other things made Euphrasie’s new country seem strange: the people, their customs and…their food. Some of her new favorites were les moules, mussels, and Belgian waffles, les gaufres.
Euphrasie: En Belgique, j’ai découvert une cuisine que je ne connaissais pas du tout. Des plats comme les célèbres frites, les moules… mais aussi des desserts, comme les gaufres belges avec des fruits et de la crème.
Ngofeen: One day, Euphrasie came across something totally new. It was a small chocolate bar, wrapped in plastic. She’d never seen anything like it before. So she opened it.
Euphrasie: Je me souviens encore du bruit du papier en l’ouvrant. À l’intérieur du papier, la barre de chocolat était noire. Je l’ai cassée et je l’ai goûtée. Elle était sucrée et fondante.
Ngofeen: It was the first time Euphrasie had tasted chocolate. And she loved it. Right away, she was aware this was a superior kind of treat, une gourmandise.
Euphrasie: J’ai adoré ! J’ai pensé : « C’est vraiment un goût différent, une vraie gourmandise. »
Ngofeen: Euphrasie was in luck. Belgium is one of the most renowned countries in the world when it comes to chocolate. It’s particularly famous for its decadent pralines and truffles. After that first taste, Euphrasie never missed a chance to enjoy chocolate again. But, she never thought about how it was prepared, or the raw materials, la matière première, that it was made of.
Euphrasie: Le chocolat, c’était très bon, mais je ne comprenais pas vraiment d’où ça venait. Je ne me posais même pas la question. Je ne pensais pas à la matière première du chocolat. Et surtout, je ne pensais pas aux fèves de cacao de mon enfance.
Ngofeen: This all changed when Euphrasie was in high school. One night, she watched a documentary about chocolate on television. There, they explained how chocolate was made. On the screen, Euphrasie saw cocoa trees and cocoa beans, and she immediately thought of her grandfather.
Euphrasie: C’est à ce moment-là que j’ai compris que ce jouet de mon enfance était la matière première de ma gourmandise préférée. Mais j’ai réfléchi… Mon grand-père avait travaillé dur pour cultiver les fèves de cacao. Ensuite, les fèves étaient transformées en chocolat et ce produit se vendait très cher en Belgique. Alors, pourquoi ma famille n’était-elle pas riche ? Pourquoi mon grand-père n’avait-il pas pu payer des études à tous ses enfants ? Pour moi, c’était une grande injustice.
Ngofeen: Euphrasie thought about how much she enjoyed chocolate, her love for the cacao beans and everything she’d learned about them, working alongside her grandfather on the farm. Suddenly, something clicked for Euphrasie, elle a eu un déclic… Euphrasie thought: what if I became a chocolate maker, une chocolatière?
Euphrasie: À ce moment-là, j’ai eu un déclic. Je connaissais très bien les plantations et les fèves de cacao. Je connaissais l’origine de cette ressource précieuse et tout le travail que la culture du cacao représentait. Et maintenant, je découvrais la Belgique, ce pays connu pour son chocolat. Et un rêve est né : devenir chocolatière.
Ngofeen: But when Euphrasie told her family about her new chocolatière dreams, they told her to pick a more stable profession.
Euphrasie: Ma mère m’a dit : « Réfléchis bien. Nous sommes des immigrés. On doit être stratégiques pour avoir un bon emploi et bien gagner notre vie. Tu dois choisir une carrière qui te permettra de trouver un boulot bien payé après tes études. Chocolatière, c’est très difficile et très incertain. »
Ngofeen: Euphrasie’s family was concerned about her future. But there was something else. Something Euphrasie had observed when she learned more about chocolate-making in Belgium.
Euphrasie: Quand j’ai commencé à m’intéresser au monde de la chocolaterie, je n’ai vu aucune femme chocolatière, et aucune personne noire. Cela me faisait un peu peur. J’avais l’impression que c’était impossible pour une femme noire de devenir chocolatière.
Ngofeen: So, Euphrasie listened to her family. She agreed she’d choose a more reliable career path.
Euphrasie: Ma famille avait fait de grands sacrifices pour moi. J’ai compris que devenir chocolatière, c’était un rêve un peu fou. Alors, j’ai essayé d’oublier ce rêve.
Ngofeen: It was also around this time that Euphrasie received some devastating news. Her grandfather in Cameroon had passed away. For Euphrasie, it was more than a loss for the family; it also meant the end of their cacao business. Cacao beans sold for so little money on the international market, farms like Euphrasie’s grandfather’s could no longer afford to pay people a fair wage.
Euphrasie: La mort de mon grand-père a été très difficile. Je me suis sentie vide. Le membre le plus important de ma famille était parti. Et j’étais triste parce que tous les efforts de mon grand-père mouraient avec lui. Mes grands-parents, mes oncles et mes tantes avaient été très fiers de leurs plantations. Mais cette tradition très ancienne risquait de disparaître.
Ngofeen: After Euphrasie set her chocolatière dreams aside, she focused on her studies. She made a career as a translator and started a family. Almost 10 years went by, and in 2009, she left Brussels behind. She moved with her husband and their son to Schaltin, a small town in Wallonie, a French-speaking region in the south of Belgium.
Euphrasie: Schaltin, c’est un tout petit village en Wallonie, mais c’est très beau. Il n’y a que quelques maisons, un seul magasin, et même pas de pharmacie ! C’était une vie très différente de Bruxelles, mais ma famille et moi, nous nous y sentions bien.
Ngofeen: Still, she often thought about her grandfather and her childhood in Cameroon. And in 2013, when Euphrasie became pregnant with her second child, Siméo, she felt something inside of her shift. Suddenly, she felt capable of things that had previously been out of reach.
Euphrasie: Être enceinte, ça m’a apporté quelque chose de nouveau. C’est difficile à expliquer. C’était comme une intuition. J'ai senti un courage et une confiance en moi que je n’avais jamais sentis avant.
Ngofeen: Moved by this new intuition, Euphrasie made a big, bold decision: she would follow her dream of becoming a chocolatière. And she wanted to take that dream one step further: she would take over the family farm back in Cameroon, which had fallen into disarray since her grandfather’s death… She would try to save her family’s tradition.
Euphrasie: Toutes ces années, j’avais essayé d’oublier mon rêve de devenir chocolatière. Mais ce rêve était encore bien vivant. En plus, j’avais une nouvelle ambition : je voulais donner une nouvelle vie aux plantations de ma famille. Je voulais aussi changer la relation entre les producteurs de cacao et les chocolatiers.
Ngofeen: Euphrasie signed up for a night course in candy making. Every day, after work, she would put on her apron and practice making intricate Belgian delicacies. But when the teacher showed them how to make chocolate candies, he handed Euphrasie processed chocolate chips, des pastilles de chocolat.
Euphrasie: Quand on a commencé à faire des bonbons au chocolat, l’instructeur nous a donné un sac de pastilles de chocolat. Les fèves de cacao étaient déjà transformées ! J’étais vraiment déçue parce que je rêvais d’apprendre à faire du chocolat avec les fèves de cacao de mon enfance.
Ngofeen: Euphrasie looked around her. Nobody else seemed bothered that they weren’t using actual cacao beans. But Euphrasie wanted to make chocolate from scratch. So, she enrolled in a more specialized training with Belgian companies that transformed cacao beans into cacao paste, or pâte de cacao, and then finally into chocolate.
Euphrasie: Je pensais aux fruits du cacao de la plantation de mes grands-parents. Je voulais vraiment travailler la fève. Alors, j’ai appris comment cette petite fève marron devenait une pâte de cacao. Au Cameroun, ce sont les femmes qui retirent la peau de la fève et ça demande beaucoup d’attention. En Belgique, ce sont de grosses machines qui font le travail.
Ngofeen: After a year, Euphrasie completed her training. Then she began working with her uncle to put the family farm back into business. As an expert in crop production, her uncle could help solve many of the problems they faced with planting, cultivating, and harvesting. And he could help her figure out how to make cacao harvesting more ethical and pay their workers a living wage.
Euphrasie: C’était un grand défi. Il y avait beaucoup de problèmes. Nous voulions trouver des travailleurs et nous voulions les payer correctement. Alors, nous devions réfléchir à une nouvelle façon de fabriquer un chocolat éthique et de qualité. Il fallait changer tout le modèle de production, d’exportation, et de transformation. De la fève au sac de chocolat.
Ngofeen: De la fève au sac de chocolat, from bean to bag. Euphrasie wanted to bring the cacao farm straight to chocolate enthusiasts. So she started a new life, traveling back and forth between Belgium and Cameroon. With the help of her uncle, they trained young people to produce quality cacao they could export to Belgium. Meanwhile, she set up her very own chocolate workshop, her atelier, right in her backyard, in the tiny village of Schaltin. It quickly became a family affair.
Euphrasie: J’ai commencé tout doucement à faire du chocolat. Mon mari a construit un petit atelier dans le jardin. Même mon fils Ugo participait : quand il se réveillait la nuit, il venait nous voir dans l’atelier. Du lundi au mercredi, je faisais des tests avec des saveurs différentes. Et du jeudi au dimanche, mon petit atelier devenait le magasin où je vendais mes chocolats.
Ngofeen: Euphrasie named her little store “Sigoji”, combining her two children’s names: Siméo and Ugo, and adding “ji” at the end for “goji berries,” des baies de goji. She loved these red berries for their health benefits, and used them to make her first praline. As soon as people tasted her chocolates, they knew they had found something unique and delicious!
Euphrasie: Ma première praline, je l’ai faite avec des baies de goji. Les gens me disaient que mes chocolats leur donnaient beaucoup de plaisir. Ils aimaient le mélange des saveurs et découvrir mon histoire et celle des plantations de cacao de mon enfance.
Ngofeen: Local residents were proud to support Euphrasie. Her Sigoji chocolates became the gift of choice for dinner parties and holidays. Word quickly spread beyond their town.
Euphrasie: Les chocolats Sigoji ont commencé à voyager grâce à mes clients locaux. Les gens voulaient plus de chocolats et notre atelier est vite devenu trop petit !
Ngofeen: In 2016, two years after the opening of the garden atelier, Sigoji moved to a brick-and-mortar shop in a nearby town. Then, in late 2018, Euphrasie received an email from Gault et Millau, a renowned French restaurant guide. She had been nominated as the best chocolatier of the year.
Euphrasie: J'étais invitée à une cérémonie qui distribuait des prix aux meilleurs chocolatiers. Sigoji avait été nominé dans la catégorie du meilleur chocolatier de Wallonie et du Luxembourg. C’était tellement fou que j’ai refusé d’y croire.
Ngofeen: Euphrasie ignored the email, went back to making chocolates and didn’t think about the invitation. Then, she got a phone call.
Euphrasie: C’était un des organisateurs de la cérémonie. Il se demandait pourquoi je n’avais pas répondu à l’invitation. C’est à ce moment-là que j’ai compris : ce n’était pas une blague !
Ngofeen: The day of the ceremony, Euphrasie sat nervously with the other nominees, still unsure about whether Sigoji would really win. Then, the presenter announced the results… Euphrasie had been named best chocolatière!
Euphrasie: Quand j’ai entendu mon nom, je n’y ai pas cru. J’étais très fière de recevoir cet honneur. C’est un prix très prestigieux et les médias en parlaient beaucoup. Et puis l’année qui a suivi a été complètement folle.
Ngofeen: Euphrasie began receiving large orders from prestigious clients. More awards followed. To keep up with demand, she had to import cacao beans from other countries, like Tanzania, Ghana, and Madagascar.
Euphrasie: Ce prix m’a permis d’être connue comme la première femme noire à devenir chocolatière en Belgique. Et ça, ça me donne de l'espoir. Recevoir ce prix, c’était l’opportunité de parler de deux choses importantes : du trajet du cacao dans des pays comme le Cameroun et de la dignité des gens qui produisent la matière première du chocolat.
Ngofeen: Today, Euphrasie is proud to be leaving her mark in the Belgian chocolate industry. Her shop Sigoji supports ten cacao farmers from her family’s farms in Cameroon. She wants to continue to expand her business, so they can support more growers and keep the family tradition alive.
Euphrasie: Mon grand-père m’accompagne toujours. Sa photo est sur toutes nos boîtes. Je crois qu’il serait très fier de moi, de Sigoji et du travail que nous faisons au Cameroun. Mais je sais que nous avons encore beaucoup à faire. Ce que je veux, c’est que Sigoji devienne un modèle pour les chocolatiers du monde entier. Je veux aussi que les travailleurs du cacao soient fiers de leur emploi.
Ngofeen: Euphrasie Mbamba is the chocolatière and owner of Sigoji, which now has two stores in the Belgian region of Wallonie. Sigoji is one of the members of the Club des Chocolatiers Engagés, a volunteer association of chocolate makers who strive to put the cacao growers and the environment at the center of their craft.
This story was produced by Adonde Media’s Martine Chaussard.
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The Duolingo French podcast is produced by Duolingo and Adonde Media. I’m your host, Ngofeen Mputubwele, à la prochaine !
Credits
This episode was produced by Duolingo and Adonde Media.