Ouafa Mameche didn’t speak French when she first arrived in France at the age of seven. But her passion for rap music led her to love the language and find her place in her adopted homeland.
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Transcript
Ngofeen: It was 2006 and, like all French sophomores, 16 year-old Ouafa Mameche had to decide whether to specialize in science or the humanities. But Ouafa didn’t feel like she had much of a choice… French was her second language, and according to one of her teachers, anything that involved mastery of the French language – like the humanities – wasn’t for students like Ouafa.
Ouafa: Une prof de français nous avait dit : « Vous, les enfants d’immigrés, vous allez étudier les sciences, parce que le français, c’est pas votre truc. » J’ai travaillé dur toute ma vie pour ne pas faire d’erreurs, mais le français n’était pas ma première langue. Alors je m’étais convaincue que les matières littéraires n’étaient pas pour moi.
Ngofeen: Ouafa liked her humanities classes but after what her teacher said, she began to focus more on her science classes. Yet she had a different passion in life, one thing that she loved more than anything. Ouafa loved rap music, especially its beat and its rhythm, son rythme.
Ouafa: À la maison, j’écoutais tout le temps une station de radio qui ne passait que du rap. Je découvrais des chansons, des artistes… J’adorais le rythme et l’énergie dans ces chansons.
Ngofeen: Ouafa never dreamed that loving rap music might lead to a career: she just liked to listen. But shortly after graduating from high school, she saw an ad on the internet: a news website was looking for someone to write a regular column, une chronique, about the topic of their choice. Ouafa applied. She didn’t know it then, but this decision would change the course of her life.
Ouafa: À ce moment-là, je ne savais pas ce que je voulais faire dans la vie, mais j’avais une passion : le rap ! Alors, j’ai envoyé ma candidature et j’ai proposé une chronique sur le rap. Ce n’était pas payé, mais je me suis dit que c’était une bonne opportunité de parler de ce que j’aimais.
Ngofeen: Bienvenue and welcome to the Duolingo French Podcast – I’m your host, Ngofeen Mputubwele. Every episode, we bring you fascinating true stories to help you improve your French listening and gain new perspectives on the world. The storyteller will be using intermediate French and I will be chiming in for context in English. If you miss something, you can always skip back and listen again – we also offer full transcripts at podcast.duolingo.com.
Ngofeen: Ouafa grew up in a little town in Algeria in the 1990s. Although the northern African country was undergoing political turmoil, Ouafa led a happy life. She liked to play in her building’s courtyard, la cour, with her neighbors. And on the weekends, she went to see her family in the country’s capital, Algiers, Alger.
Ouafa: Ma vie en Algérie était très protégée. Je passais beaucoup de temps à l’école, ou bien dans la cour de l’immeuble avec mes voisines. Et tous les week-ends, j’allais chez mes grands-parents à Alger. L’après-midi, quand il faisait beau, j’aimais jouer dehors avec mes copines. Ma vie en Algérie, c’était presque le paradis.
Ngofeen: But when she was seven, Ouafa’s world changed drastically. Algeria went through a violent civil war. So Ouafa’s parents made a tough decision: they emigrated to France.
Ouafa: Moi, je ne comprenais pas que la situation était difficile. J’étais encore très petite, je ne savais pas ce que voulait dire le mot « émigrer ». J’adorais passer les après-midis avec mes grands-mères et mes cousins à Alger… Mais ce qui était important pour moi, c’était de rester avec mes parents.
Ngofeen: In the fall 1997, Ouafa and her parents arrived in Saint-Denis, a city just outside of Paris. For Ouafa, moving to a city with big public housing communities and a high concentration of people was a culture shock.
Ouafa: On est arrivés en décembre et j'ai été choquée. Il faisait froid et il n’y avait pas de soleil. Le ciel était gris, les immeubles étaient gris… Il y avait du monde partout. À côté de chez nous, il y avait du bruit tout le temps.
Ngofeen: Seven year old Ouafa didn’t speak French at all. So when she first set foot in her new school in Saint-Denis, she was sent to a special class where new immigrants learned French. For Ouafa, going to a new school while learning a new language from scratch was a struggle. To her, everything sounded like gibberish, du charabia.
Ouafa: À l’école, j’étais toujours seule et je ne comprenais pas les autres enfants. Pour moi, ce qu'ils disaient, c’était du charabia. Je me sentais perdue.
Ngofeen: After a year, she was told to join the other kids in the regular French curriculum. But she struggled to fit in.
Ouafa: Je ne comprenais pas les leçons, ni les jeux des autres enfants. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quoi dire. Je n’avais pas d’amis et je me sentais très très seule.
Ngofeen: Ouafa also had a hard time with French grammar and verbs. She couldn’t make sense of the difficult rules and the many, many exceptions. At night, she would go over her French lessons again and again, hoping she wouldn’t make any mistakes the next day.
Ouafa: J’essayais de visualiser les mots pour les mémoriser. Mais je ne comprenais pas vraiment les règles de grammaire, ni comment elles fonctionnaient. J’étais très stressée, mais petit à petit, j’ai appris à utiliser ces règles, même si je ne les comprenais pas.
Ngofeen: As a young teenager, Ouafa kept to herself. Just as her parents did, she worked hard and tried to find things she liked in her new country. One of those things ended up being rap music, which she listened to on an mp3 player, un lecteur mp3.
Ouafa: À ce moment-là, le rap commençait à devenir populaire. On entendait des chansons de rap à la télé et à la radio. Et un jour, j’ai eu un lecteur mp3. Ça a tout changé ! Le soir en rentrant de l’école, je m’asseyais devant mon ordinateur, je cherchais de nouveaux artistes et je téléchargeais des morceaux de musique. C’est comme ça que j’ai commencé à écouter du rap. C’est devenu mon petit monde à moi.
Ngofeen: At night, on her family’s computer, Ouafa looked for independent rappers who didn’t make it to mainstream radio stations. She liked how clever and creative rappers were in their music, using wordplay and rhyming to tell a story. She also liked how French rap was committed to big ideas. It was aware of the world. And smart. And it talked a lot about not fitting in, and doing your own thing.
Ouafa: J’aimais comprendre comment les rappeurs utilisaient les mots et les sons pour créer des phrases similaires et différentes en même temps.
Ngofeen: One of Ouafa’s favorite groups was called Sniper. Their lyrics in their song Gravé dans la roche, carved in rock, really spoke to her.
Ouafa: Dans la chanson, ils disent :
« Eh approche écoute, hoche la tête si t'accroches
Pour nos familles et nos proches, c'est gravé dans la roche. »
Ngofeen: Ouafa liked how Sniper rhymed the word roche, meaning “rock,” with si t’accroches, which means “if you hold on,” but also, “if it resonates with you.” The lyrics were smart and inventive. She also liked how certain rappers used all the language rules that had driven her crazy in high school – like the tricky past tense called le passé simple – and turned French grammar into something playful.
Ouafa: Un groupe de rap qui s’appelait Tandem était l’un des seuls qui utilisait le passé simple dans ses textes. Je n’avais jamais vu des artistes qui écrivaient aussi bien, ça me fascinait. Tout doucement, je commençais vraiment à m'intéresser à la langue française.
Ngofeen: When she listened to the radio or read rap magazines, Ouafa felt she belonged to a big community of listeners. She wasn’t alone anymore. She liked that her favorite rappers talked about the issues she cared about most, like social inequalities, les inégalités.
Ouafa: Les rappeurs que j'aimais étaient des gens qui avaient la même passion que moi. On aimait tous cette énergie dans les paroles et le rythme de la musique. Les chansons parlaient souvent des inégalités de la société ou de la difficulté de trouver sa place en France. On sentait la colère des rappeurs derrière les mots. Quand je les écoutais, j’étais dans mon petit monde à moi.
Ngofeen: When Ouafa was at university, she tried to share her passion for rap with the other students. One day, she was talking about rap music when some of her classmates dismissed it as simplistic, unrefined. They told her it was barely music, let alone art.
Ouafa: Moi, j’avais découvert beaucoup de choses grâce au rap. J’avais passé des heures à analyser les paroles des chansons pour comprendre comment elles étaient construites. Mais certains étudiants détestaient le rap, et me disaient que le rap, ce n’était pas comme le reste de la musique, ce n’était pas de la vraie culture, et ce n’était pas de l’art.
Ngofeen: But Ouafa disagreed. To her, rap was art. So when she saw the posting about that news website looking for a volunteer columnist, she decided to apply. Even though she’d been discouraged from studying writing and literature in high school, she decided she’d try her best to write a column about rap music, and what made it special.
Ouafa: Dans ma première chronique, j’ai parlé d’un album que j’aimais beaucoup : « D’où je viens », du rappeur Mac Tyer. Je voulais expliquer ce que je ressentais quand j'écoutais cette musique et ces paroles. J’avais envie de montrer aux gens que c’était vraiment de la création, de la vraie musique… Le rap, c’était de l’art.
Ngofeen: Ouafa spent two years trying to find her major at university. But on the side, she wrote weekly columns about rap. She didn’t think much about whether this could be a career for her… She saw it as an opportunity to write about the things she liked.
Ouafa: Dans mes chroniques, je devais exprimer mon opinion sur un album ou un artiste de façon structurée. Alors je faisais comme on m’avait appris à l’école : j’écrivais une introduction, un développement, et une conclusion.
Ngofeen: This was a typical essay format for a French student in the humanities. Yet Ouafa was applying it to an art form that people around her often looked down on.
Ouafa: Ces chroniques étaient très scolaires, mais ça m’a permis de commencer à écrire.
Ngofeen: From her first column on, people loved her approach. Ouafa even received praise from the editor-in-chief of a rap magazine she loved. After two years, the news website shut down, which meant an end to her columns… But by then, Ouafa felt more confident in her voice and she didn’t want to give up writing about rap. So she decided to launch a blog of her own.
Ouafa: Pendant plusieurs années, j’ai écrit sur mon blog. Je pouvais écrire ce que je voulais, comme je voulais ! J’aimais cette liberté. Ça m’a aidée à trouver ma voix.
Ngofeen: Ouafa called her blog Faces cachées, Hidden Sides. At first, her audience was small. But quickly, more and more people began paying attention. She did her research, kept her eye on emerging artists, and then, she began interviewing them.
Ouafa: Il y avait un rappeur qui s’appelait JP Manova. Il avait rappé sur les albums d’autres artistes, mais il avait fait très peu de chansons seul. J’adorais son travail, alors j’ai commencé à faire des recherches sur internet pour trouver son contact, et j’ai trouvé le nom de son producteur sur Facebook. Je lui ai demandé une interview, car je voulais savoir ce qu’il faisait maintenant.
Ngofeen: A few weeks later, Ouafa received an answer. The rapper JP Manova was inviting her to spend an afternoon with him in his home to discuss music! He told her he loved that she had reached out to him.
Ouafa: JP Manova m’a dit qu’il avait adoré que je le contacte, que j'avais l'air sincère et passionnée par la musique. Alors on y est allés avec mon petit ami. Il nous a reçus dans son studio personnel et nous a fait écouter des morceaux. Il nous a même fait découvrir des extraits de ses nouvelles compositions.
Ngofeen: When Ouafa wrote an article about JP Manova’s path, his work, and their afternoon together, she saw her article being picked up and quoted by several rap media outlets.
Ouafa: C’était incroyable ! Beaucoup de gens avaient lu l’article publié sur mon petit blog. Finalement, l’album de JP Manova est sorti trois ans plus tard, en 2015. J’avais été la première à découvrir ses chansons quand il travaillait encore sur son album. J’étais tellement fière !
Ngofeen: Soon, she was getting invited to album launches and press junkets by record companies, des maisons de disques. At these events, she saw how people respected the quality of her work.
Ouafa: Petit à petit, mon blog a grandi. Des maisons de disques ont commencé à m'inviter pour écrire des articles quand les artistes sortaient de nouveaux albums. J’allais aux conférences de presse, et je pouvais faire des interviews avec les rappeurs. J’avais trouvé ma place dans cette communauté.
Ngofeen: Ouafa had finally found her calling at university. Contrary to what her French teacher had predicted, she wasn't pursuing a science degree. Instead, Ouafa had decided to study what interested her most: history and publishing.
Ouafa: Beaucoup de chansons de rap parlent d’histoire : l’histoire de l’immigration en France, de la colonisation, mais aussi des révoltes à travers le monde. À l'école, je n’avais jamais entendu parler de tout ça. Ça m'a fascinée, et ça m’a aidée à choisir mon diplôme.
Ngofeen: And now, Ouafa felt that between the rap music she loved, writing her blog and pursuing her degree, she had found something she could build her life around.
Ouafa: Avec le rap et mes articles, je sentais que la langue française était vraiment devenue ma langue, que j'y avais trouvé ma place. Et puis, je me suis dit que la langue pouvait peut-être faire partie de mon métier.
Ngofeen: Ouafa thought that maybe she could become a journalist, or publisher. And then, as she was wrapping up her studies, she received an offer for a job at a radio station specializing in rap, called OKLM Radio.
Ouafa: Leurs compliments m’ont touchée. Ils m’ont dit : « On aime ce que tu fais et ce que tu écris. Ton style est plus littéraire, plus universitaire, on a besoin de quelqu’un comme toi. » Ils m’ont donc proposé un travail. Pour la première fois, j’allais être payée pour parler de rap. À ce moment-là, je me suis dit : « OK, c’est possible d’en faire mon métier. »
Ngofeen: Ouafa joined the radio station, and she immediately felt at home…
Ouafa: Pour ma première émission, on a reçu Booba, un rappeur très connu en France. J’ai préparé ma chronique et j’ai décidé de le comparer à Attila, le chef de guerre. J’utilisais ce que j’avais appris pendant mes études d’histoire pour parler de rap, et j'espérais que les gens allaient aimer… Finalement, ils ont adoré. Dans l’équipe, chaque personne avait sa spécialité, et j’ai senti que j’avais ma place.
Ngofeen: Today, Ouafa has become one of the leading rap journalists in France. She has contributed to a book about the history of rap music and launched her own publishing house, specializing in books, graphic novels and essays that show a hidden side of French society.
Ouafa: Le rap, c’est ce qui m’a permis de découvrir la France et d’aimer le français. Dans mon travail, j'essaye de faire comprendre que c'est vraiment un art, comme quand j’étais à l’université. Aujourd’hui, j’ai compris que c’est important d'écrire l’histoire du rap, de le commenter et de l’analyser. J’essaye de rendre au rap ce qu’il m’a donné.
Ngofeen: Ouafa Mameche is a journalist and publisher and lives in Paris, France. You can find out more about her publishing house Faces Cachées on its website, www.faces-cachees.fr. And if you’re interested in French rap music, check out the magazine L’abcdr du son, www.abcdrduson.com.
This story was produced by Adélie Pojzman-Pontay.
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Credits
This episode was produced by Duolingo and Adonde Media.