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Episode 12: L’amour après le deuil (Love After Grief)

By Duolingo on Tue 03 Mar 2020

While on a day trip with his senior citizens club, Raymond Silvestrini survived one of the worst traffic accidents in France’s history. But after meeting Monique, a fellow survivor, his life took another unexpected turn—this time, for the better.

How to Listen

Listen free on Apple Podcasts or wherever you listen to podcasts.

Transcript

Ngofeen: In 2015, Raymond Silvestrini was enjoying retired life. He was 68 years old, had three kids and seven grandkids. And he and his partner, Lucienne, lived in the French countryside in the southwestern département de la Gironde, near the famous vineyards of Saint-Émilion.

Raymond: J’ai vécu en Gironde toute ma vie. D’un côté, il y a l’océan Atlantique, et de l’autre, la forêt des Landes et le département de la Dordogne. Pour moi, c’est une des plus belles régions de France !

Ngofeen: Raymond lived in a small village. His partner Lucienne—he calls her Lulu—ran the village grocery. Together they belonged to the senior citizen’s club, le club du troisième âge.

Raymond: On vivait une belle vie. On connaissait tout le monde dans le village. Nous aimions voyager avec le club du troisième âge. Au début de l’année 2015, je ne pensais pas que j’allais vivre la plus grande tragédie de ma vie.

Ngofeen: On October 23, 2015, Raymond survived one of the worst traffic accidents in France’s recent history. The coach bus they were in collided head-on with a truck and caught on fire, killing 43 people—many of them from Raymond and Lucienne’s village. Lucienne did not survive the crash.

Raymond: Dans la vie, tout peut changer en un instant. J’étais dans le bus avec Lulu, ses deux sœurs, et mon oncle. Tout s’est passé très vite. Le bus a pris feu… J’ai pensé : « Ma vie est finie. » Mais aujourd’hui, je suis en vie, et c’est un miracle. Et puis, ce qu’il s’est passé après, c’est un deuxième miracle. La vie est pleine de surprises.

Ngofeen: Bienvenue and welcome to the Duolingo French Podcast—I’m Ngofeen Mputubwele. Every episode, we bring you fascinating true stories to help you improve your French listening and gain new perspectives on the world. The storyteller will be using intermediate French and I’ll be chiming in for context in English. If you miss something, you can always skip back and listen again—we also offer full transcripts at podcast.duolingo.com.

Ngofeen: Raymond escaped the fire from the crash by jumping out of a bus window, but he was badly hurt in the fall. At the hospital, he had two spinal surgeries and was told he’d be locked in a back brace for three months.

Raymond: Je suis resté huit jours à l’hôpital. Je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais pas dormir. C’était horrible.

Ngofeen: The high death toll of the crash made national news in France. François Hollande, the then French President, flew down in person to pay homage to the victims and visit survivors at the hospital.

Raymond: Je regardais la télévision dans ma chambre d’hôpital. J’ai vu la cérémonie pour les victimes de l’accident. Il y avait une grande marche dans les rues de mon village. J’ai reconnu les gens du village, mes voisins, ma famille. Les voir à la télévision, ça ne me semblait pas réel.

Ngofeen: Raymond was still watching television when he heard a knock on the door. The nurse opened the door and the French President walked in.

Raymond: Le président m’a dit : « Monsieur Silvestrini, vous êtes un héros. » J’ai dit : « Non, monsieur le Président. Je ne suis pas un héros. Je suis en vie, et c’est un miracle. Mais un héros, c’est quelqu’un qui sauve les autres. »

Ngofeen: Raymond had lost Lucienne. He had also lost his uncle. Lucienne’s two sisters died in the crash as well. In the months that followed the accident, Raymond struggled to put his life back together.

Raymond: Pour moi, tout était perdu. Lulu était une femme adorable. Sans elle, la vie était tellement vide… Je me sentais responsable. J’étais en vie, mais les autres étaient morts. Je me demandais pourquoi. Je faisais des cauchemars. J’avais besoin de médicaments pour dormir.

Ngofeen: Raymond was a lifelong and passionate hunter. After the accident, his hunting community really helped him. They showed up to visit him at the hospital and for funeral services—les enterrements.

Raymond: Ils ont vraiment été là pour moi. C’était une période très difficile. Le plus dur pour moi, ça a été l’enterrement de Lulu et de ses sœurs. J’étais tellement triste que je ne pouvais presque pas rester debout. Deux hommes devaient m’aider.

Ngofeen: Talking with other survivors, Raymond found out about a woman who had suffered very serious burns in the accident. She was still in recovery from a skin transplant. Her name was Monique.

Raymond: Elle a beaucoup perdu dans l’accident. Elle a perdu son père, ses deux sœurs, et sa tante. C’est vraiment terrible. Elle a perdu presque toute sa famille.

Ngofeen: Raymond knew Monique socially. They were part of the same senior citizen’s club, but she didn’t live in the village. He was aware she had lost her husband some years before, but didn’t know much more about her. Even though she lived nearly 30 miles away, he decided to go visit her.

Raymond: Je savais qu’elle était très gravement brûlée, mais c’est tout. J’étais nerveux.

Ngofeen: Several months after the accident, once Monique was sent home, Raymond drove up to see her. On his way, he noticed that his heart was racing.

Raymond: Mon cœur battait très vite. Je suis arrivé devant la porte, et j’ai sonné. Monique m’a ouvert la porte. Elle avait l’air contente. Quand je l’ai vue, je suis resté sans rien dire. Je ne savais pas quoi dire ! Je la trouvais tellement jolie.

Ngofeen: Raymond loves to recall how pretty he found Monique that day. He delights in telling this story over and over again. Monique… not so much.

Raymond: Monique est très discrète. Elle n’aime pas quand je raconte ça. Elle me dit : « On garde ça pour nous deux ! » Mais moi, je veux le raconter aux gens ! Je l’ai trouvée très belle.

Ngofeen: Raymond was expecting the visit to last a few minutes. But instead, he and Monique talked for nearly two hours. They talked about the accident, their loved ones, and their grief—leur deuil.

Raymond: Tous les deux, nous vivons le même deuil. C’est une tristesse qu’on ne peut pas exprimer avec des mots. Ce sont des choses qu’on ne peut dire à personne. Personne ne peut comprendre, seulement ceux qui ont vécu ces choses-là. Mais nous deux, on n’avait pas besoin de parler. On se comprenait.

Ngofeen: When two hours were up, Raymond promised to come visit again the following week. It was a bit of a drive, about 45 minutes each way, but he couldn’t wait.

Raymond: J’étais impatient d’aller la voir. Je me sentais bien quand j’étais avec elle. Alors, j’ai commencé à aller la voir une fois par semaine.

Ngofeen: During those visits, Raymond realized that his feelings for Monique were beginning to change.

Raymond: Monique était gentille et douce. Cela me touchait beaucoup. J’étais surpris par ce qu’il se passait. Mais ça s’est passé comme ça.

Ngofeen: Raymond got into the habit of visiting Monique at her house every Thursday, on his way home from meetings with his hunting group in Bordeaux. One week, as he was driving up to Monique’s house, he noticed a little red car parked in the driveway.

Raymond: J’ai pensé : « Il y a quelqu’un chez Monique. » Je ne savais pas si ma visite allait la déranger. Mais j’ai décidé d’aller lui dire bonjour rapidement.

Ngofeen: When Raymond went in, he found Monique with her daughter, whom he’d never met.

Raymond: J’ai dit : « Pardon, je ne veux pas déranger. » Mais sa fille m’a répondu : « Mais non ! Restez ! Je dois partir ! » Sa fille nous a fait la bise, et elle est partie. Elle nous a laissés seuls.

Ngofeen: It seemed to Raymond that Monique’s daughter looked happy to see him visit. He wasn’t sure why, but it gave him hope.

Raymond: Je me demandais : « Mais est-ce que c’est possible ? »

Ngofeen: Raymond felt that he was developing real feelings for Monique. But he wasn’t sure if they were mutual. Until one day, something she said gave him pause.

Raymond: J’allais dire au revoir à Monique, quand elle m’a dit : « On se voit bien jeudi prochain, n’oublie pas ! » J’ai pensé : « Mais pourquoi elle me dit ça ? Est-ce qu’il se passe quelque chose ? »

Ngofeen: Normally, Raymond and Monique would say hello and goodbye in the usual French way—faire la bise—a light kiss on each cheek. But the week after Monique made that offhand comment, Raymond felt emboldened to try something else.

Raymond: Au moment de partir, je ne lui ai pas fait la bise. Je me suis décidé. Je l’ai regardée dans les yeux, et je l’ai embrassée. Et elle m’a embrassé en retour. J’étais heureux. Je ne pouvais pas le croire.

Ngofeen: After that first kiss, Raymond was eager to pursue a romantic relationship. But Monique was more hesitant, and she shared her doubts with him.

Raymond: Monique était gênée par notre histoire. Les gens que nous aimions étaient morts. Elle a perdu son mari, et moi j’ai perdu Lulu. Monique voulait continuer à leur montrer du respect.

Ngofeen: Raymond offered a different perspective. When he was 50, he had lost his first wife. Then he met Lulu and fell in love with her. So he knew it was possible to love again after losing a spouse.

Raymond: Je lui disais : « Monique, ce qui nous arrive, c’est incroyable. On pourrait écrire un roman avec ça. On doit vivre cette histoire. »

Ngofeen: Little by little, the two started dating. First came a movie night at a local cinema. Then they went out a few times to one of Monique’s favorite restaurants. They were taking things slow, but Raymond… well, Raymond was getting a little frisky.

Raymond: Pour être honnête, j’étais impatient. J’avais des émotions fortes ! Mais je ne voulais pas aller trop vite pour elle. Alors, j’ai attendu. Petit à petit, elle s’est sentie mieux dans notre relation.

Ngofeen: A honeymoon phase began for the new couple. Monique loves the mountains, and she and Raymond started spending weekends at a small studio she owns in the foothills of the Pyrenees mountains—Les Pyrénées. They would take long walks together, marveling at the magnificent scenery… and their newfound love.

Raymond: On était comme des jeunes de 20 ans. C’était fou ! Je pensais qu’à mon âge, c’était impossible. On était très heureux. C’était une surprise pour nous deux.

Ngofeen: One by one, Raymond and Monique told their children about their relationship. Their daughters were both happy for them.

Raymond: Ma fille était très heureuse. Je crois qu’elle s’inquiétait, parce que j’étais seul. Mon plus jeune fils était content aussi. Mon fils aîné a eu besoin de temps. Mais maintenant, ça va ! Ils aiment tous beaucoup Monique.

Ngofeen: But there was a problem: Raymond and Monique lived in different towns, and neither of them was ready to give up their home—nor their past.

Raymond: Monique vit près de Bordeaux. Elle habite dans une jolie maison de style basque, une région du sud-ouest, entre la France et l’Espagne. Son mari a beaucoup participé à la construction de la maison. Donc elle aime beaucoup sa maison. Elle ne veut pas quitter cet endroit. Elle m’a proposé de venir vivre avec elle, mais moi, je suis un homme de la campagne.

Ngofeen: Raymond lived on an old farm in the countryside. He keeps sheep, chickens, ducks, rabbits and two dogs on his property. And of course, he loves hunting—la chasse.

Raymond: Pour moi, c’est très clair. Si je suis en bonne santé, je veux rester à la campagne. J’ai des animaux, j’ai des chiens, je n’ai pas d’autre choix. Et puis, la saison de la chasse, c’est de septembre à février. Ça me prend beaucoup de temps.

Ngofeen: Both his first wife and Lulu had come from hunting families, and loved hunting. Monique didn’t—her daughter was even a vegetarian. Raymond worried that his time-consuming hunting schedule, as well as the long distance between them, would be a problem.

Raymond: J’ai dit à Monique : « Mais comment on va faire ? On ne sera jamais ensemble ? » Pour moi, c’était difficile, parce que je me sens plus heureux quand je suis avec elle. Pour elle aussi, c’était compliqué. Mais ensemble, on pouvait parler des choses difficiles. Et on pouvait dormir sans faire de cauchemars.

Ngofeen: Over time, Raymond and Monique started to adapt to one another’s lifestyles. He began to accompany her to see the plays and movies she loved in Bordeaux. But he was still having some trouble convincing her to appreciate his passion for hunting.

Raymond: Je veux lui faire plaisir. Elle aussi veut me faire plaisir. Mais la chasse, c’était trop pour Monique. Elle ne voulait pas chasser avec moi, et elle ne voulait pas manger le gibier de la chasse.

Ngofeen: Raymond’s favorite game, or gibier, is a small bird called thrush—grive. He’s part of a group that monitors their numbers, to make sure the population remains stable. You have to be a crack shot to hit one, which Raymond prides himself on being. But most of all, he loves to cook and eat them.

Raymond: Pour moi, la grive, c’est l’oiseau le plus délicieux du monde ! Quand on mange des grives, c’est le paradis.

Ngofeen: So, Raymond was keen on sharing his beloved grives with Monique.

Raymond: Un jour, j’ai chassé des grives. Je les ai cuisinées, et j’ai proposé à Monique d’en manger. Elle a accepté, et elle a adoré ça. J’étais tellement content. Monique comprend que la chasse est ma passion. Elle s’est adaptée. Je la remercie beaucoup pour ça.

Ngofeen: Monique finally agreed to go on a hunt with him, but on one condition: that he promise not to shoot any animal that day.

Raymond: J’ai dit : « D’accord, je te promets de ne pas tirer. » J’étais content parce qu’elle était avec moi. Donc on marchait en silence, dans la forêt, avec mes chiens de chasse. À un moment, mes chiens ont trouvé un oiseau. J’étais dans une position parfaite pour le tuer, mais je n’ai rien fait ! Mes pauvres chiens ne comprenaient rien ! Ils me regardaient, et ils devaient penser : « Notre maître, il est fou ? »

Ngofeen: To make Monique happy, Raymond also began making some changes to his lifestyle. Before, during hunting season, he used to leave the house at the crack of dawn to go into the woods—les bois—on his property. Now, he hunts only in the evening, and reserves his mornings for Monique.

Raymond: Avant, ne pas chasser le matin dans les bois, c’était impossible pour moi. Mais j’aime rester au lit avec elle. On aime bien se réveiller ensemble et prendre le petit déjeuner. C’est notre moment à tous les deux.

Ngofeen: As for the long distance, Raymond and Monique eventually worked out a compromise for that too. It’s a system that continues to this day. He drives up to Monique’s house on Wednesdays, then they both drive back to his place on Fridays.

Raymond: Le mardi est le seul jour où on n’est pas ensemble. Ce jour-là, elle me manque beaucoup, en particulier la nuit. Je me sens mieux quand je suis avec elle. Je dors mieux la nuit. Mais on a trouvé un compromis qui respecte les besoins de chacun. C’est une très bonne chose.

Ngofeen: With their new system in place, Raymond and Monique are able to organize regular family get-togethers. They never invite Raymond’s three children without also inviting Monique’s daughter—and vice versa.

Raymond: On mange ensemble une fois par mois, chez Monique, ou chez moi. Quand tous les petits-enfants sont là, il y a beaucoup de monde à table ! J’ai un grand jardin avec beaucoup de légumes, et des cèpes de mon bois. Le cèpe, c’est un champignon délicieux. Tout le monde en profite !

Ngofeen: Last Christmas, the extended family—the grandkids’ miscellaneous girlfriends, boyfriends, in-laws—over 20 people—got together for a big, festive meal at Raymond’s. The farm’s former sheep-fold now houses a spacious dining area with plenty of room for extra tables and chairs.

Raymond: On a préparé du magret de canard, des cèpes de mon bois, et des légumes du jardin. Avec des grives, bien sûr !

Ngofeen: It’s now been more than four years since the accident and the shared grief that brought Raymond and Monique together.

Raymond: Monique est mon ange gardien. Elle m’a sauvé. On a appris à être là l’un pour l’autre. On va au cimetière ensemble, on vit le deuil ensemble. Ensemble, c’est supportable. Aujourd’hui, notre amour est plus fort que jamais. Cet amour nous a redonné le goût de la vie. Nous avons encore beaucoup de choses à vivre ensemble.

Ngofeen: Raymond Silvestrini and Monique Courrège are retired public servants living in Gironde. They still live in their separate towns, but commute weekly to be together. Last year, for the first time since the accident, they decided to take a bus trip again. It went well, and they’re planning on taking another trip next summer.

Ngofeen: This story was produced by Lorena Galliot.

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The Duolingo French Podcast is produced by Duolingo and Adonde Media. I’m your host, Ngofeen Mputubwele, à la prochaine!

Credits

This episode includes recordings from ERH, ptrckd, AugustSandberg, julius_galla and alexanderweidner under the Creative Commons Attribution License.

This episode was produced by Duolingo and Adonde Media.

Protagonist & Narrator: Raymond Silvestrini
Producer: Lorena Galliot
Managing Editor: Natacha Ruck
Sound Designer: Samia Bouzid
Mixing & Mastering Engineer: Luis Gil
Executive Producer: Martina Castro